Mardi 9 décembre 2008 à 1:11

J’affronte des choses, je vois tous les jours la mort en face, je vois la mort prendre des gens encore et encore, le plus terrible peut être c’est que je n’y peux rien.

Je vois la peine des familles, je vois leurs larmes couler, et ça non plus je n’y peux rien.

C’est mon job, soigner, aider à affronter la maladie pour vivre encore. Mais, quelquefois, la médecine ne peut plus soigner, alors on offre des petits comprimés qui seront des palliatifs à la douleur, aux nausées, en attendant la mort. Ils vont mourir, c’est certain, alors on leur donne la dernière chose que l’on peut donner du confort, afin que leur fin ne soit pas trop douloureuse.

Apprendre que l’on ne peut pas tout soigner, l’intégrer, et aller de l’avant.

Apprendre aussi à se détacher, à regarder le chagrin, la mort d’un œil différent, extérieur, être concerner mais pas impliquer c’est ça le secret. Parce que si l’on s’attache réellement, si on a mal pour eux à chaque seconde, si on devient eux, on ne les aide pas, on a de la compassion pour eux certes, mais ce n’est pas ce dont ils ont besoin.

Je crois que je grandis, que j’ai encore fait un pas en avant, que j’ai observé, compris, analysé des choses difficiles mais j’y suis parvenue.

J’ai compris une chose bien plus qu’avant la chance que l’on a de vivre et d’être en bonne santé et la valeur que ça a.

J’ai aussi pensé que l’on ne disait pas assez souvent les choses, on est pas dans une société où parler de ses sentiments n’est pas  valorisé et pourtant, si ça nous arrive un jour peut être que l’on regrettera ces non dits.

Il faut dire les choses avant qu’il ne soit trop tard.

 

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