Je suis enveloppée de brouillard, je ne vois rien, je ne sais rien, je ne suis plus rien.
Ce brouillard m'enlève, me transporte, brise mes rêves et mes espoirs, il laisse mon corps à terre, vide. Mon corps qui tâtonne, essayant de trouver le chemin mais qui n'y arrive pas, alors il laisse le brouillard pénétrer en lui, et couper le souffle de vie. Il prend l'esprit, l'enveloppe jusqu'à la folie. Mon corps n'est plus rien, une masse lourde, mon cœur bat lentement, il a perdu ses rêves, il a perdu toute envie, il bat pour battre parce qu'il faut maintenir en vie ce corps.
Ce corps qui n'a plus d'esprit, ce corps qui pourrait céder à toutes les pulsions, ce corps qui s'envoie en l'air seul pour oublier, ce corps qui boit jusqu'à n'en plus pouvoir. Ce corps qui n'est plus apaisé, ce corps qui pensait être guérit, ce corps qui laisse son esprit s'emprisonner dans le brouillard sans résister.
L'esprit lourd s'enfonce dans le brouillard à ne plus rien apercevoir, à ne plus rien distinguer, à ne plus rien ressentir, parce que c'est peut être mieux comme ça, parce que c'est plus simple. Malgré tout il espère, dès qu'une once d'espoir apparaît il disparaît un peu plus, il s'envoie en l'air lui aussi parce qu'au moins un orgasme ça soulage un court moment.
Parce que pendant qu'il jouit les problèmes disparaissent, c'est comme s'ils n'avaient jamais existé réellement, tout perd son importance. Mais il est dur de jouir lorsque l'on a les larmes aux yeux, il est dur de jouir quand beaucoup de choses perdent leur sens, il faut se forcer, juste ressentir un court moment le cœur qui bat plus vite, les gouttes de sueurs qui perlent sur la peau, le corps qui se fait dur, parce qu'à ce moment là on sent que l'on vit, on oublie tout, il y juste ce plaisir. Le corps devient plus léger, mais lorsque ça se termine, on est dans le même état qu'avant, ça n'a servi a rien, il va falloir recommencer juste pour avoir quelques secondes de répit, quelques secondes volées à cette putain de vie trop dure, quelques secondes où l'on ne pense qu'à soi où plus rien d'autre n'existe.
Celui-ci date de mai 2007